Chamanisme Gayatri
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Chamanisme


Retourner à la Tradition ne veux pas dire retourner au passé.
Cela signifie retourner à la Sagesse de nos ancêtres et l’amener avec nous dans nos prochains pas.

— Masculine revival —

Selon moi le chamanisme nous aide à revenir à la simplicité d’exprimer qui je suis. « Respirez, fermez les yeux, ressentez votre vibration intérieure et laisser-la rayonner et se propager pour le bonheur de la Terre-Mère, du Père-Ciel, et de tous leurs habitants ! »

Chaman et Chamanisme

« Chaman » est un mot d’origine Toungouse (Sibérie). Tous les peuples premiers ont leur propre terme pour désigner leurs chamans. Les anthropologues au XVIIe siècle ont popularisé ce terme face à l’absence de terme occidental.
Le chaman des peuples premiers a un rôle culturel, communautaire et social bien particulier. Aujourd’hui ce terme est très employé, il possède de nombreuses définitions et compréhensions. Je vous propose donc dans cet article de vous parler de ma perspective personnelle sur le sujet.

« Le chamanisme n’est ni dogme, ni religion mais une pratique de la transe en communion avec les forces de la nature, un voyage dans d‘autres réalités à la recherche d’une vision, d’un sens. De tout temps le chaman a été un être à part, guérisseur, sorcier, celui qui « voit » au-delà et peut dialoguer avec l’âme et les esprits des choses. » Barbara Schasseur.
« Le chamanisme est une pratique permettant d’entrer dans une autre réalité. C’est accessible à tous, de nombreuses pratiques permettent d’affiner notre sensibilité et de ressentir une connexion aux mondes invisibles. » Michael Harner
En ce sens il est important pour moi de différencier les chamans traditionnels des pratiquants du chamanisme « moderne » qui explorent cette voie principalement pour leur propre développement personnel.

Notre pratique

Milenko GaelleMon mari Milenko est un curandero chilien Atacameño (tradition des indiens du désert d’Atacama, souvent confondue avec la tradition Mapuche). Nous offrons ensembles cérémonies et rituels d’Amérique du Nord et du Sud (Temazcal, Cérémonie du Grand-Père Tabac, Quête de Vision, Despacho Andino, danses traditionnelles, …). Nous sommes tous les deux engagés comme danseur du Soleil et danseuse de la Lune sur le Camino Rojo (chemin Rouge), et très proche du chemin vert des indiens d’Amazonie.

Nous œuvrons pour l’Ouverture du Cœur et l’Expansion de la Conscience. En 2013 nous avions créé un lieu de transmissions de savoirs ancestraux et traditionnels en Haute-Savoie appelé « Corazon del Condor Wasi » (la Maison du Cœur du Condor). Ce lieu a fermé et nous œuvrons désormais en Périgord Vert dans le lieu « Esprit’s Nature Terre d’Eveil ». Pour en savoir plus vous pouvez visiter la rubrique chamanisme sur notre site intimapumilenko.com

Chaman et Chamanisme, ma vision

Il est important pour moi de préciser que cet article est mon propre ressenti, lequel est en perpétuelle évolution. Il me tient à cœur de parler de ma perception de ce sujet à travers mon vécu, mes expériences et compréhensions actuelles. Il ne s’agit pas ici de critiquer, convaincre ou entamer un débat, simplement partager ce qui résonne en moi.

Quelques faits :
En 2000 en Mongolie il y avait une trentaine de chamanes pour 3 millions d’habitants. Aujourd’hui, avec l’attrait pour le chamanisme (appel profond ou curiosité touristique) ils sont plus de 3000.
En Amazonie, région de Acre au Brésil, environ 200 tribus se sont présentées en 2020 lors d’une grande rencontre de leurs caciques (chefs de tribus). Leurs partages ont révélés que seuls 4 pajés (chamanes) restaient pour l’ensemble des tribus présentes.
En France de nos jours nous avons des chamanes dans presque tout nos villages et des dizaines dans les grandes villes !

 Je participe depuis plusieurs années à diverses rencontres chamaniques de France et d’Europe, dans lesquelles on me présente parfois chamane. On présente et on se dit de plus en plus « chamanes ». Ce qui pour moi ouvre un certain nombre de questions :

    • Puis-je être chaman, avec toute la responsabilité et l’engagement que cela implique, après quelques années de cérémonies, de transmissions et d’initiations, après une révélation d’un instant (venant de qui, comment, de quelle part en moi) ?
    • Puis-je tenir une cérémonie chamanique en me basant sur le fait que j’ai voyagé à travers de nombreux pays, cultures, traditions, reçu bon nombre d’initiations, que je suis bon(ne) musicien(ne), et que j’ai cœur à œuvrer pour le bien-être autour de moi ?
    • Est-ce que le fait que je sois un(e) natif d’Amérique (péruvien/mexicain, …) vivant en France, porteur(se) d’une culture et d’une tradition, fait de moi un(e) chaman ?
    • Être un(e) thérapeute connecté(e) à la nature et pratiquant le tambour, le chamanisme, fait-il de moi un(e) chaman ?
    • J’accède à des états de transe, je canalise, j’ai une médiumnité (clairvoyance, corporelle, ou tout autre), je suis facilement connectée aux mondes invisibles, cela fait-il de moi un(e) chaman ?

J’invite chacun(e) à se poser ces questions, car aujourd’hui beaucoup de traditions et rituels ancestraux sont accessibles à tous et les dérives sont nombreuses.
Personnellement je vois une grande différence entre chamane, curandero(a) (homme ou femme médecine), maître de cérémonie, médium, thérapeute-énergéticien(ne), praticien(ne) ou enseignante en chamanisme,…
A nouveau cet article témoigne de mon ressenti personnel, différent de ce qui peut être présenté par d’autres (en néo-chamanisme par exemple).

libellule rougeMon Cœur est Arc-en-Ciel, je me sens reliée à plusieurs traditions et me relie aux lois sacrées universelles. Lorsque je transmet un enseignement ou rituel traditionnel je l’annonce et le transmet exactement comme je l’ai reçu du porteur de tradition. Lorsque je propose un rituel intuitif et créé sur l’instant, je remercie les traditions ancestrales qui sont mon ancrage et remercie les énergies actuelles qui me l’inspirent, tout en le différenciant bien d’un rituel ancestral.
J’ai reçu et reçois de nombreuses initiations, mon processus d’apprentissage, de transmutation et d’ouverture est sans fin. J’ai reçu la permission de guider certaines cérémonies ancestrales, ce qui fait de moi une maître de cérémonie. Je suis femme-médecine de par mon essence, mon intuition et mon type de médiumnité. En aucun cas je ne suis chamane.

 J’ai rencontré en Amazonie un pajé qui m’a exprimé que l’Esprit de la Jiboia (Serpent) a décidé de vivre et œuvrer à travers lui, et que lui n’avait eu mot à dire, que ce rôle dans la communauté n’est pas chose aisée. Et un curandero m’expliqua « je ne suis pas Pajé car je n’ai pas été choisi, la Jiboia ne vit pas en moi. C’est ma démarche personnelle de faire des diètes de plantes pour ouvrir ma conscience. Lorsque je pratique un rituel j’appelle les esprits de la Forêt pour qu’ils me donnent leur guidance, ils ne vivent pas en moi

Mon cœur pleure quand j’entends quelqu’un dire « le vendeur m’a dit que ce tambour m’a choisi pour révéler la chamane que je suis », ou lorsque je ressens un non-respect des valeurs ancestrales fondamentales, même si c’est bien plus souvent par incompréhension ou méconnaissance que par malveillance. Alors j’invite chacun(e) à prendre du recul, et écouter les ressentis de son Cœur, de son Corps, ils savent en tout temps faire la différence et nous guider vers ce qui est juste et vrai pour nous. La problématique de savoir « quelle est ma place » est omniprésente dans les sociétés occidentales et pousse parfois l’ego à bien des illusions. Et pourtant… Ce que j’apprends grâce au chamanisme est de ne plus avoir à chercher une place, car nous l’avons dès notre naissance !